Avant de concevoir – Vision naturopathique de la naissance

C’est certainement mon entrée dans la vie qui m’a mise sur le chemin de la naturopathie et aujourd’hui de la périnatalité. Elle a été difficile mais elle m’a permis d’aller visiter mes profondeurs pour mieux me connaître moi-même.

Sur ces sentiers, j’ai découvert que la vie-prénatale et la naissance sont chargées d’empreintes émotionnelles. Heureusement, ces mémoires peuvent être mises en lumière tout au long de la vie pour permettre l’épanouissement complet de l’être qui les porte.

PRENDRE SOIN DU PROJET DE NAISSANCE

Depuis que je suis enfant, je me demande comment le cheminement intérieur de l’individu peut favoriser une meilleure naissance des enfants en devenir. Je me demande comment le travail en développement personnel des futurs parents peut aider l’enfant qui se prépare à venir au monde.

J’ai compris petit à petit qu’une des manières de prendre soin du monde est de prendre soin des naissances, de permettre à chaque enfant de naître libre. Libre de développer son plein potentiel, libre d’éviter de répéter l’histoire familiale, libre aussi d’incarner ce pour quoi il ou elle vient au monde.

J’ai toujours pensé que nos histoires personnelles se répètent simplement pour être vues, conscientisées et, avec beaucoup de compassion et de tendresse pour soi, être guéries. Tout ce qui remonte à la surface n’est là finalement que pour s’éliminer.

Aujourd’hui, je me questionne encore : que deviendrait le monde si chaque futur parent, avant de concevoir, s’évertuait à faire le point sur sa vitalité, sur son état de santé physique et psychique. Que deviendrait le monde si les naissances étaient en réalité mieux préparées ?

Ma naissance, mon parcours et mon émerveillement devant l’enfant qui arrive au monde m’amènent à penser que la mise en conscience profonde des futurs parents avant la naissance de leur bébé pourrait être un élément, sinon de guérison, tout au moins extrêmement bienfaisant pour l’humanité.

LE TERRAIN

En naturopathie, notre point fort, notre valeur centrale, est la compréhension du terrain de l’individu : ce que constituent ensemble l’inné et l’acquis, ce que forment comme ressource singulière vos forces et vos fragilités.

Lors d’un bilan de fertilité, nous tentons de le mettre en lumière en abordant de manière précise les points suivants :

• La vérification de la circulation de l’énergie vitale des futurs parents.
• L’optimisation des grandes fonctions de l’organisme : digestive, respiratoire, endocrinienne et circulatoire.
• L’établissement d’un bilan micro-nutritionnel (réalisation d’un bilan sanguin si nécessaire).
• L’état des lieux émotionnel.
• La mise en oeuvre de cures de détoxination et de revitalisation si nécessaire, pendant 6 mois à 1 an avant la conception pour améliorer le terrain des futurs parents qui se transmettra à l’enfant.
• L’élimination des éventuelles surcharges intestinales et la prise en charge de l’émotionnel de la mère, qui se transmet à l’enfant par l’intermédiaire du microbiote.La dimension psycho-émotionnelle est à prendre très sérieusement en compte. Elle passera de la mère et du père à l’enfant. À l’instar de la transmission du patrimoine génétique, les traumas de la vie intérieure se transmettent également au nouveau né, donnant parfois lieu à des dysfonctionnements et des déséquilibres dont la source se trouve dans le transgénérationnel.

Il est facile de comprendre qu’un gène passe de la cellule paternelle ou maternelle à la cellule de l’enfant. Prenons conscience qu’il en va de même, par le biais des multiples canaux énergétiques de l’être subtile nous sommes, pour le bagage émotionnel.

L’ÉPIGÉNÉTIQUE

Avant même la conception, l’instauration d’une hygiène de vie sur les plans physique et psychologique pourra donc modifier le terrain de l’enfant à venir. On traduit par épigénétique l’ensemble des facteurs pouvant influencer l’expression des gènes. Nous retrouvons ici les effets d’une alimentation saine et vitalisante, bienfaisante pour les cellules.

L’environnement dans lequel nous vivons aura également un impact : plutôt positif s’il est naturel évidemment, malheureusement plutôt nocif s’il est plus urbain, chargé d’ondes électromagnétiques et de particules toxiques liées à la pollution environnementale.

Les perturbateurs endocriniens malheureusement présents partout, en ville ou en campagne, bouleversent la fertilité et peuvent être la cause de la difficulté rencontrée par certains parents impatients de concevoir. En imitant l’action d’une hormone naturelle et ou en l’empêchant de se fixer à son récepteur, les perturbateurs endocriniens sont un réel sujet à considérer dans la baisse de la fertilité féminine et masculine constatées depuis ces dernières années. Une diminution de 30% de la concentration spermatique a été observée entre 1989 et 2005.

Je vous invite à lire dernier bulletin épidémiologique de l’Agence Nationale de Santé Publique paru le 3 juillet 2021 si le sujet vous intéresse.https://www.santepubliquefrance.fr/la-sante-a-tout-age/la-sante-a-tout-age/les-1000-premiers-jours

Notons aussi que, pour la première fois depuis l’histoire de l’humanité, les enfants sont plus malades que leurs parents, de plus en plus affectés par des pathologies graves comme la leucémie ou encore le trouble du déficit de l’attention et l’hyperactivité. L’action des polluants présents dans les sols, dans l’eau et dans l’air que nous respirons est en grande partie responsable.

Enfin, pour n’en dire que quelques mots, le stress perturbe la synthèse des hormones, notamment des oestrogènes et de la progestérone. La sécrétion d’adrénaline et de cortisol mettent à mal la fonction procréatrice car les hormones du stress concurrencent les hormones procréatrices.

L’environnement joue donc de manière favorable ou défavorable, ce qui signifie aussi que le pouvoir est entre nos mains. Pour préserver nos gènes, nos cellules, notre organisme, faisons les bons choix et allons chercher ce qui nous fait du bien en profondeur : une nourriture saine, un rapport intime avec la nature qui va être activateur de bien-être et d’un fort sentiment de cohésion : nous faisons partie du monde, comme un arbre, comme un animal. Nous devons pouvoir sentir l’unité en nous. Nourrissons notre vie intérieure, apprenons à gérer notre stress et par conséquent notre immunité, notre fertilité via notre génétique ne s’en trouvera qu’améliorée.

L’INTENTION

Conscience et intention sont également deux notions fondamentales quand il est question de donner la vie. Dans le terme conscience, j’entends conscience de soi, c’est-à-dire connaissance de soi.

Il est possible d’enrichir le capital génétique des parents et donc des enfants à naître, en prenant soin de leurs assiettes, de leur santé globale, en les aidant à mieux se connaître eux-mêmes et, faisant cela, en augmentant la charge de vie à leur vie.

Les futurs parents ont le devoir d’être en bonne santé physique, mais aussi en santé émotionnelle et psychique et cela passe à mon sens par une rencontre avec soi-même, dans la profondeur. Quitter le monde de la surface pour aller découvrir le terreau qui a nourrit nos racines.

Dans le monde médical, aussi technique et compétant qu’il soit, la place de la périnatalité est mince. Le rôle de la naturopathie ici est immense. Combinée avec le travail des gynécologues et des sages-femmes, la pratique des doulas et des naturopathes spécialisé.e.s en périnatalité peut accompagner les parents en devenir, au plus près de leurs besoins et de leurs questionnements fondamentaux.

Si le thème de l’enfantement conscient vous tient à coeur, je vous recommande ces lectures précieuses qui seront source d’un enrichissement extraordinaire si vous avez un projet de bébé :

– Des étoiles vers la terre de Mireille DURIG-JACQUIER
– Les neuf marches de Daniel MEUROIS et Anne GIVAUDAN
– L’aimer avant qu’il naisse – Le lien mère-enfant avant la naissance de Jean-Pierre RELIER – Pour une naissance sans violence, de Frédéric LEBOYER
– Bien naître et Le bébé est un mammifère de Michel ODENT