Sélectionner les graines, semer, arroser, et récolter. Les choses de la Nature requièrent du temps. Denrée précieuse que le monde entier redécouvre aujourd’hui.
Après plus de trois semaines de retraite, trois semaines de secousses, de passage à la machine, j’ai la sensation d’être un milk-shake. Bien que le lait ne saoule pas, je suis ivre. Ivre de messages, de sollicitations, de vidéos, de webinaires. J’ai envie de me taire et d’écouter, le bruit du vent, le chant des fleurs. Ce temps est une bénédiction pour revenir à moi, à ma terre intérieure. Avec patience, je fais le vœu de la cultiver, avec amour je fais le vœu de la bercer, afin d’y faire naître le fruit de demain.
Mise en Jachère
Littéralement, la jachère parle de l’état d’une chose ou d’une personne dont on ne tire pas parti, à qui l’on ne demande pas ce qu’elle pourrait donner. Le repos, la régénération : condition sine qua non à l’abondance.
Avoir le courage d’abandonner, toute agitation, tout commentaire, toute prise de position. Ne pas savoir et l’accepter. Le monde entier est en jachère, votre terre est en jachère. Le moment est sacré, pour reprendre Franck Lopvet. Qu’y aurait-il à dire ? Sinon à ressentir. Le besoin qui est là. Dormir, se reposer, ne pas parler, ne pas produire, tout arrêter.
Qui s’en remet à la vie se plonge dans la vie. Il ne se tient pas en retrait. Il ne se cramponne pas convulsivement à lui-même. S’abandonner, c’est le contraire de se retenir. Fr. A. Grün
Comment est ma terre en jachère ?
Elle est lente. Elle dort beaucoup. Elle ne mange que lorsqu’elle ressent la faim. Elle écoute de quels aliments elle a besoin. Elle boit beaucoup aussi. Elle s’allonge dans l’herbe et quand une brise vient à l’effleurer, elle s’arrête, elle respire et elle remercie.
Aérer la terre
Quand elle s’est enfin reposée, déposée, la terre peut respirer profondément. Il est temps de prendre les outils, et avec précision, de lui donner ce dont elle a besoin. Identifier ses besoins.
Bêcher la terre, c’est permettre aux racines de se développer. Rudolf Steiner, célèbre anthroposophe autrichien, grand admirateur de la nature, percevait l’homme comme un arbre, ses racines représentant les jambes et ses feuilles, l’esprit.
S’enraciner, c’est à mon sens, permettre une élévation totale et sincère vers le haut, vers les sphères de l’esprit. Certains questionnements émergent en ce moment : qu’est-ce que je veux servir ? Est-ce que mon mode de vie, mes choix de vie, me mènent vers l’équilibre, vers la stabilité psychique, émotionnelle ? Suis-je en paix avec moi-même ? Pour mieux être en paix avec le monde. Et si la réponse est non : que puis-je faire grâce à ce temps qui m’est offert pour pacifier, pour me mettre au service de mon âme et, ce faisant, au service du monde ?
Comment est-ce que j’aère ma terre ?
Je médite souvent, je danse dès que le mouvement veut sortir, s’exprimer, je vais marcher, je ressens à chaque pas, comme on le fait ensemble lors des marches méditatives au Village des Pruniers, que je suis arrivée, qu’il n’y a nulle part où aller. Je fais de mon mieux pour ÊTRE et j’oublie de FAIRE.
Nourrir la terre
Dernière étape avant d’apporter la semence. Donner de l’engrais, amener le compost. Offrir les nutriments essentiels au sol afin qu’il devienne fertile. Les orties, les algues, la consoude peuvent être utilisées pour votre terre de dehors, mais aussi pour votre terre de dedans.